Les sirènes de l’alimentation industrielle nous font bien souvent prendre des vessies pour des lanternes. Avec le soja, elles ne font pas exception !

Soja Graines tenues dans la coupe de deux mains. Des informations sur l'alimentation de La Petite Fabrique d'Edith

En ce qui concerne le soja et ses prétendus bienfaits, je vais essayer d’éclairer la votre . 🙂
Il y a beaucoup d’enjeux en question, les informations sont difficiles à trouver et à décrypter sans tomber dans la polémique. Je me suis donc rapprochée le plus possible de la logique qui en matière alimentaire me semble être la maîtresse de la prudence.

haricots nungo

Le soja est une plante originaire du sud-est asiatique. C’est un haricot, dont l’espèce la plus connue est le soja jaune (Glycine max). Il ne faut pas le confondre avec le haricot mungo ou soja vert (Vigna radiata) originaire de l’Inde et cultivé traditionnellement comme plante potagère au même titre que les haricots communs.

Les Etats Unis d’Amérique sont aujourd’hui les plus gros producteurs de soja avec 80.5 millions de tonnes en 2008, tant pour l’alimentation animale qu’humaine. Ce qui explique peut-être la forte pression des producteurs sur le marché mondial.

La première question que je me suis posée est : Depuis quand et sous quelle forme ce protéagineux est consommé par des êtres humains ?

La consommation humaine du soja jaune remonterait à la dynastie Chou (1134-246 av. J.-C.) !
Chouette ! Alors pas de danger ?! Euh, si ! 
En fait, les Chinois ne consommaient traditionnellement le soja que sous sa forme lactofermentée : tempeh, natto, tamari.

Ma question suivante est celle de la quantité : Est ce que plus on mange du soja, plus on est en forme comme les Chinois ou les Japonais ? 

 

La réponse est encore tout en nuances… Les sociétés qui consomment traditionnellement du soja fermenté en consomment peu, à titre de condiment : de l’ordre de 10 g par jour… Nous sommes loin de la consommation moyenne actuelle. Les préconisations américaines sont de 180 g par personne et par jour !
Cette consommation n’est pas sans conséquence sur notre environnement : On produit 280 millions de tonnes par an de soja dont 70% sont OGM et le Brésil (qui brigue la première place dans la production) déforeste massivement pour cultiver cette manne économique. 

 


Ma troisième question porte sur le pourquoi : Pourquoi les sociétés traditionnelles lactofermentaient le soja avant de le consommer ?

Parce que le soja est impropre à la consommation humaine en l’état ! Au début du siècle dernier, le soja était considéré comme impropre à la consommation, en raison de ses grandes quantités de toxines naturelles. Dans l’édition 1913 du Manuel du ministère de l’Agriculture américain, il n’était pas considéré comme un aliment mais comme un produit industriel ! (En Orient, le soja fut tout d’abord cultivé pour enrichir le sol en azote). En fait, il présente des inhibiteurs digestifs puissants qui contrarient l’assimilations des protéines (dommage pour un protéagineux ! 🙁 ) et provoquent donc des carences en acides aminés. C’est peut être pour cela que l’on constate chez les végétariens modernes une moins bonne santé que celle de leurs ancêtres qui ne mangeaient pas de soja… (j’ai été végétarienne pendant 5 ans). Sa teneur particulièrement forte en acide phytique nuit à l’assimilation des minéraux essentiels tels que le cuivre, le zinc (métal de l’intelligence), le fer, le magnésium et le calcium. La cuisson seule ne permet pas de détruire ce poison pour notre organisme.

soja-soya


Et la santé avec tout cela !?

Je me suis ensuite interrogée sur les vertus « thérapeutiques » du soja. Sous forme médicale, on lui prête des vertus en matière de prévention de l’ostéoporose et des cancers féminins, de lutte contre le cholestérol… 
En fait, les études récentes viennent corroborer d’autres plus anciennes faites dans les années cinquante mais publiées récemment. Ces dernières disent que les influences des hormones contenues dans le soja, sur notre organisme, ne sont pas anodines. Ces hormones sont loin d’être le produit miracle que l’on a voulu nous vendre.

La consommation de soja augmenterait significativement le risque de développer un cancer hormono-dépendant chez les femmes. Les statistiques sur l’infertilité montrent un danger pour les enfants nourris au lait de soja. Ils seraient « bombardés » d’exo-hormones. Les problèmes de fertilité de ces jeunes générations seraient en partie dus à cette consommation. L’épidémie de problèmes thyroïdiens seraient également causés en partie par la surconsommation de soja non lactofermenté. La maladie auto-immune d’hashimoto apparaît au Japon dans une île qui a vu sa consommation de soja augmenter du fait de son extrême pauvreté… 
Les études récentes montrent que le cholestérol ne serait pas le problème en matière de maladies cardio-vasculaires. Le paradoxe français est celui d’un pays à fort taux de cholestérol et à faible taux de maladies cardio-vasculaires (voyez sur ce sujet le livre de Taty : Pour qui sonne le gras!)

Le soja est utilisé par les végétariens comme supplétif aux protéines animales. C’est un protéagineux réputé. En tous cas, il est vendu comme tel ! Dans les faits, il n’a pas plus de protéines assimilables que les autres légumineuses du fait de sa teneur en acide phytique. 🙁

 

 

Ma conclusion : je ne mets pas de soja dans mon assiette !

Il y a trop de controverses et je suis pour le principe de précaution. J’utilise le tamari (sans gluten) de temps en temps et j’en reste là ! Je suis intiment persuadée qu’un aliment qui doit son existence, sa couleur, sa texture et son goût à l’industrie agro-alimentaire ne peut pas être bon pour moi. Pour mon alimentation, je m’en tiens aux « nourritures vraies » et je m’en porte comme un charme !


Pour comprendre un peu plus les nourritures vraies, je vous invite à lire le livre de Taty Lauwers à ce sujet.
Vous pouvez aussi vivre cette expérience fabuleuse de manger ressourçant, sain et vrai, le temps d’un weekend à la campagne !


 


Voici des articles de référence que vous pouvez consulter pour aller plus loin :

 http://www.westonaprice.org/translations/soy-alert-brochure-french-translation/
 http://www.taty.be/lait/laitanimalousojaderu.html 
 http://agriculture-environnement.fr/dossiers,1/sant,63/soja-la-fin-d-mythe,114
 http://www.mangersantebio.org/973/le-soja-y-a-t-il-un-revers-a-la-medaille

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Cet article a 5 commentaires

  1. Claire G.

    Bonjour Edith, je savais déjà que le soja était sujet à controverse et du coup votre article me donne envie d’en diminuer ma consommation. Je le remplacerai par le lait de riz!

  2. Marie

    Merci, Edith, pour cet article intéressant, et surtout dépassionné! Car, oui, on lit tout et son contraire au sujet du soja, et il est bien difficile de démêler le vrai du faux!
    Pour ma part, j’ai choisi de continuer à en consommer, mais :
    – avec modération (source protéique intéressante, à alterner avec lentilles, pois chiches, haricots etc)
    – dans sa forme traditionnelle : tamari, tempeh, et tofu de fabrication artisanale (pour le tofu industriel, les grains ne sont plus dépelliculés, or les métabolites secondaires – flavonoïdes, alcaloïdes, etc – se trouveraient dans la peau).

    Par ailleurs, une question me titille : j’ai lu « j’ai été végétarienne pendant 5 ans » et je me demande comment peut-on, après 5 années sans viande ou poisson, revenir à une alimentation carnée? Qu’est-ce qui a motivé ce changement? Et d’abord peut-être qu’est-ce qui avait motivé l’alimentation végétarienne?
    Pour moi qui suis végétarienne depuis presque 30 ans, avec une part de plus en plus réduite d’autres produits animaux (très peu de fromage et oeuf), c’est surprenant! Il est vrai que ma motivation première est le respect de la vie animale, avant le choix diététique.
    Voilà donc un sujet d’article tout trouvé, Edith 😉 : je suis sûre que je ne serai pas seule à être intéressée!

  3. Dolorès

    Bien mince alors je ne peux plus consommer du lait de vache et voilà que le lactose c’est pas bon…
    Je mange souvent des puddings soja et des berlingost de lait soja comme collation..Ou je me fait des puddings au lait d’amande ou lait de riz c’est bon ça ???
    Biz

    1. edithroussemarty

      Bonjour Dolorès,

      Utilisez le lait de coco ou tout autre lait végétal fait maison 🙂

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